Le 21 février 2023, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé que la viande rouge serait disponible à partir de la première semaine de mars, à un prix de 1200 dinars le kilogramme. Cela répond à un double souci des autorités : réduire la facture globale des importations pour préserver les réserves de changes du pays et encourager la production nationale en soutenant les producteurs locaux.
Parallèlement, afin de fournir une offre abordable en viande blanche, des mesures ont été mises en place par l’Office National de l’Alimentation du Bétail (ONAB) pour vendre ce type de produits à un prix de 350 dinars le kilogramme. Ainsi, 400 points de vente seront disséminés dans toutes les communes algériennes. Pour venir en aide aux plus démunis, le ministre a également rassuré quant à l’abondance de légumes et de fruits, malgré les prix élevés de certains produits saisonniers pour les fruits et non saisonniers pour les légumes.
Un contexte difficile depuis quelques mois
Depuis quelques mois, la viande rouge est devenue inaccessible non seulement aux couches défavorisées mais à de larges franges de la population algérienne. Les prix ont dépassé l’entendement.
Afin de s’en procurer un kilogramme de bonne qualité, il fallait débourser 2500 dinars, soit environ 4 jours de travail au SMIG. Un tarif jugé insupportable par les Algériens.
Et ce n’est pas le seul produit qui a connu une hausse significative, puisque le foie était proposé à la vente à hauteur de 1 semaine de travail.
A l’approche du mois sacré de Ramadan où la demande sur les viandes atteint son apogée, des craintes sont exprimées quant à une augmentation supplémentaire des prix. Malgré l’arrêt de l’importation de la viande fraîche et congelée, la situation pose un véritable problème de santé publique car c’est une partie importante de la population algérienne qui se trouve privée des quantités requises en protéines d’origine animale, sachant que la viande de poulet, les poissons et les œufs ont eux aussi pris des ailes.
Vers la modernisation progressive du secteur agricole algérien
Afin de mettre en exergue son engagement quant à l’amélioration de la situation, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a entamé une visite dans la wilaya de M’Sila en vue de moderniser progressivement le secteur agricole algérien.
Les efforts portent principalement sur l’organisation et le soutien des producteurs locaux et l’encouragement des activités agricoles. Lors de cette visite, il a notamment souligné l’importance de maintenir la stabilité des prix, et a annoncé que l’Etat s’engage à fournir une assistance technique et financière aux exploitants agricoles.
Les mesures mises en place pour favoriser les producteurs nationaux
Parmi les mesures phares figurant dans la feuille de route du ministre, on note :
- L’augmentation de la quantité de production de lait
- La mise en place d’un fonds d’investissement pour booster le processus d’agro-industries
- L’instauration de mécanismes de subvention et de financement afin de garantir un revenu stable aux agriculteurs
- L’octroi de primes aux producteurs de viande et de lait
- Une relance des projets d’infrastructures agricoles et routières
- Une modernisation des systèmes d’irrigation
De plus, l’Etat a mis en place un plan pour renforcer les capacités gestionnaires des agriculteurs et assurer leur protection sociale. En effet, depuis peu, les producteurs peuvent bénéficier d’une assurance-maladie et d’une assurance-décès.
Le gouvernement entend appliquer ces actions de manière constante et durable et ainsi améliorer le monde rural en Algérie. Par ces moyens, les producteurs nationaux pourront satisfaire les besoins alimentaires, en veillant à une approvisionnement suffisant et à des prix abordables.
En somme, la mise en place de ces différentes mesures permettra de sortir du cercle vicieux de l’inflation et de la cherté des produits alimentaires, et assurera ainsi à la population les ressources alimentaires nécessaires.