Blanchiment d’argent : l’Algérie scrute minutieusement 173.976 entreprises et 137.752 ONG, une première !

Blanchiment d'argent

L’Algérie fait un pas de géant dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Pour la première fois, le pays a décidé de passer au peigne fin les activités financières de près de 174 000 entreprises et plus de 137 000 organisations non gouvernementales (ONG). Cette initiative inédite vise à renforcer la transparence financière et à prévenir les risques liés aux flux financiers illicites.

Découvrez dans cet article comment l’Algérie compte mener cette opération d’envergure, qui pourrait bien changer la donne dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

Algérie : Lancement d’une opération de contrôle pour lutter contre le blanchiment d’argent

L’Algérie a initié une importante opération de contrôle visant les entreprises, associations et fondations dans le but de combattre le blanchiment d’argent. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de mesures législatives renforcées et d’actions sur le terrain menées par les services de sécurité.

Parallèlement, une évaluation des risques liés à l’utilisation des personnes morales pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a été réalisée, selon un rapport du Centre national du registre de commerce (CNRC). Au total, près de 174 000 sociétés commerciales ont été concernées par ce contrôle.

Lancement d'une opération de contrôle

Analyse des risques et résultats du contrôle : un focus sur les entités à risque

Le rapport du CNRC révèle que le contrôle a également englobé 137 752 organisations à but non lucratif, dont la majorité sont des associations, ainsi que 15 125 wakfs. L’analyse des risques a permis de distinguer les structures à risque moyen, comme les SARL, SPA, sociétés civiles, fondations et groupements, nécessitant une vigilance accrue et un suivi transactionnel rigoureux.

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Les structures à risque faible peuvent bénéficier d’une surveillance allégée, sauf en présence de signaux faibles ou contextes spécifiques. Cette démarche s’inscrit dans les efforts de l’Algérie pour se conformer aux obligations internationales, notamment celles énoncées par le Groupe d’action financière (GAFI).

Les implications de ces actions pour la position de l’Algérie sur la liste grise du GAFI

Ces mesures s’inscrivent dans les efforts déployés par l’Algérie pour se retirer de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), où elle a été inscrite en octobre 2024. La liste grise du GAFI regroupe les pays jugés déficients dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Être sur cette liste peut avoir des conséquences économiques négatives, notamment en termes d’investissements étrangers.

En se conformant aux obligations internationales, notamment celles énoncées par le GAFI, l’Algérie démontre sa volonté de renforcer son système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

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Mehdi Moussaïd

Écrit par Mehdi Moussaïd

Journaliste indépendant spécialisé dans l’économie, l’énergie et le développement industriel en Algérie. Les articles de Mehdi explorent les grandes tendances économiques, les stratégies des entreprises publiques et privées, ainsi que les enjeux liés aux transports, à l’innovation et à la transition énergétique.