La guerre géopolitique opposant la Russie à un État frontalier a eu un impact sismique sur l’économie mondiale, notamment par une flambée des prix des combustibles fossiles. Les pays exportateurs de pétrole ont été les premiers à réagir et à se tourner vers l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) Plus pour tenter de maintenir leurs revenus.
L’accord de l’OPEP +, signé le 10 décembre 2021, stipulait que les pays participants réduiraient leur production de brut d’environ 1,2 million de barils par jour et se sont engagés à maintenir cette réduction jusqu’à fin 2023. Une année plus tard, cet accord semble avoir porté ses fruits et l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché a été assez bien restauré.
Un effet «rafraîchissant» sur les prix du pétrole
Dans le même temps, l’action conjointe de l’OPEP+ a eu un effet «rafraîchissant» sur les prix du pétrole qui ont augmenté de manière stable. En effet, alors que le prix du Brent était passé de 50 $ à 62 $ le baril en février 2022, il est monté à 75 $ en mars et se situait autour de 82 $ à la mi-juillet.
Les pays membres de l’OPEP+ ont également réussi à maintenir leurs exportations à un niveau suffisamment élevé pour satisfaire la demande mondiale sans déséquilibrer le marché. Les données de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) signalent que les exportations provenant des pays membres de l’OPEP+ dépassaient les 24 millions de barils par jour en juin 2023.
Les efforts de l’OPEP+ vont-ils suffire ?
Même si l’action collective de l’OPEP+ a contribué à ramener l’équilibre sur le marché mondial, certains experts craignent que le marché ne subisse encore un choc. La principale préoccupation est que la demande mondiale pourrait diminuer à mesure que les restrictions liées à la pandémie COVID-19 sont levées. Si tel est le cas, les prix du pétrole pourraient chuter à nouveau. C’est pourquoi les responsables de l’OPEP+ suivent de près les tendances du marché et n’hésitent pas à revoir leurs plans si nécessaire.
Par exemple, en juin 2023, les ministres de l’OPEP+ se sont rencontrés pour discuter de la possibilité de modifier l’accord de 2021 et de décider si une hausse de la production serait appropriée pour compenser une possible baisse de la demande.
Une coopération multilatérale appréciable
Peu importe les résultats qu’auront les efforts de l’OPEP+, on peut dire qu’ils font partie des initiatives remarquables de la communauté internationale. De l’avis de l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, les accords de l’OPEP+ représentent «une preuve éclatante de la capacité des gouvernements à trouver un terrain d’entente et à travailler ensemble pour relever les défis les plus complexes auxquels le monde est confronté. ». Et cette idée est partagée par de nombreux experts en matière de politiques énergétiques et de marchés de l’énergie, qui voient dans l’initiative de l’OPEP+ un modèle pour une coopération multilatérale constructive et efficace.
Dans l’ensemble, on peut dire que l’OPEP+ fait du bon travail pour assurer l’équilibre du marché international. Bien que ce soit trop tôt pour connaître l’impact à long terme de l’accord de l’OPEP+ sur le marché mondial, il semble que les actions concertées des pays membres auront permis de stabiliser le cours du pétrole et de promouvoir une plus grande transparence dans le secteur de l’énergie.
Sources
- https://www.algerie-eco.com/2023/02/18/projets-de-gazoducs-galsi-et-transsaharien-arkab-sexprime/
- https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/petrole-la-russie-exportera-davantage-vers-l-asie-en-cas-de-plafond-des-prix-929289.html
- https://legrandcontinent.eu/fr/2022/07/20/le-front-de-la-guerre-verte/