Certains médecins algériens déplorent l’absence de mesures barrières contre la covid-19 à quelques jours de l’Aïd El Fitr et fustigent les autorités compétentes sur la lenteur de la campagne de vaccination.
Pas de confinement malgré la recrudescence des cas de coronavirus dans le pays
Depuis plus d’un mois, le nombre de personnes ayant contracté le virus ne cesse d’augmenter en Algérie, dont certaines sont porteuses des variants Anglais, Nigérian et Indien. Cette tendance est confirmée par le dernier bulletin épidémiologique publié par l’Institut national de santé publique (INSP), qui stipule que les indicateurs de suivi de l’épidémie sont en nette hausse.
Selon le bulletin épidémiologique, la recrudescence des cas et des hospitalisations a principalement été observée dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud du pays. En effet, l’INSP a cité les wilayas d’Alger et de Tizi-Ouzou pour le Centre, Constantine, Sétif, M’sila et Batna pour la région de l’Est et Laghouat et Ouargla au Sud de l’Algérie. Néanmoins, les chiffres enregistrés ces derniers jours indiquent un plateau relativement stable avec près de 200 cas confirmés quotidiennement.
Malgré la menace des nouveaux variants, le mois de Ramadan a été marqué par un relâchement flagrant des gestes barrières. À ce propos, le chef de service d’immunologie au CHU de Beni Messous, le Professeur Redha Djidjik, a appelé les citoyens à être vigilant et à appliquer les gestes préventifs, et ce, en vue de briser ce cycle de contamination et éviter un éventuel reconfinement qui ne sera pas sans incidences pour l’économie du pays.
Selon le Pr Redha Djidjik, l’évolution de l’épidémie en Algérie est certainement inquiétante, toutefois, la situation actuelle n’exige pas la mise en place d’un confinement sur l’ensemble du territoire. L’application d’une telle mesure n’est envisagée qu’en cas de forte ascension des infections dues à la covid-19, et ce, afin de désengorger les différents services hospitaliers et enrayer la contamination.
Par ailleurs, le chef de services des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik, le Dr Mohamed Yousfi, a réitéré les mêmes propos concernant un éventuel confinement. Ce dernier estime que la situation du pays est loin d’être similaire au mois de Ramadan 2020, ni à la deuxième vague survenue en novembre 2020. De ce fait, un confinement n’est pas indiqué malgré la hausse des cas d’hospitalisations enregistrée entre la fin avril et le début du mois de mai.
Les médecins déplorent la lenteur de la campagne de vaccination
Selon le Dr Mohamed Yousfi, la vaccination représente le seul moyen de prévention contre les complications graves de la maladie et d’éviter l’accroissement des décès. Ce dernier exhorte les autorités à redoubler d’efforts afin d’accélérer la campagne nationale de vaccination.
Pour rappel, l’Algérie a acheté des centaines de milliers de doses de vaccin anti-Covid-19, dont le vaccin Anglo-Suédois AstraZeneca, le vaccin Russe Sputnik V et le vaccin chinois Sinopharm. Cependant, malgré cette acquisition, les lots de vaccins peinent à arriver dans les hôpitaux, ce qui constitue un frein au bon déroulement de la vaccination.
D’autre part, le Dr Yousfi déplore l’absence d’opérations de contrôle du respect des gestes barrières dans différents lieux publics, en dépit des consignes strictes du président Tebboune. Il incite les autorités à durcir les mesures de contrôle et accroître les opérations de prévention, afin de prévenir une recrudescence des cas à la fin de l’Aïd El Fitr.
De son côté, le président de la Société Algérienne d’Immunologie, le Pr Kamel Djenouhat, a indiqué l’importance de connaître la part des nouveaux variants sur l’ensemble des cas positifs à la souche originelle SARS-CoV-2 dans le but d’analyser la situation épidémiologique du pays et éviter de réitérer la situation sanitaire dramatique de l’inde.