C’est un véritable coup de tonnerre politique à Paris, et le timing ne passe pas inaperçu à Alger.
À seulement deux jours de la date anniversaire du début de la guerre d’Algérie, l’Assemblée nationale française a voté, à une voix près, une résolution explosive portée par l’extrême droite pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.
Cet accord, symbole d’une coopération historique entre les deux pays, accorde depuis plus de cinquante ans un statut privilégié aux ressortissants algériens en matière de séjour et de travail en France.
Une victoire historique pour le Rassemblement National
Adopté par 185 voix contre 184, ce texte marque une première victoire politique majeure pour le parti de Marine Le Pen, soutenue par une partie des Républicains et du mouvement Horizons d’Édouard Philippe.
Mais au-delà du symbole politique, ce vote fait réagir jusque dans les rangs du gouvernement français. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a rappelé que l’accord n’était « pas parfait » mais qu’il « fonctionnait » encore.
Son message ? Pas question de précipiter les relations déjà fragiles avec Alger.
Un accord vieux de 1968 remis en question
Signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’accord de 1968 offrait des conditions facilitées aux Algériens pour s’installer, travailler et circuler en France.
Concrètement, il permet l’obtention d’un titre de séjour de dix ans selon une procédure simplifiée, un avantage jugé « injustifié » aujourd’hui par Marine Le Pen et ses alliés.
Une France divisée, un gouvernement silencieux
Le résultat a provoqué un séisme politique : une voix manquante seulement aurait suffi à bloquer ce texte. Et cette voix manquante… c’est celle de Gabriel Attal, ancien Premier ministre et patron du parti macroniste, absent lors du vote.
Les réactions ont été immédiates :
Selon les chiffres, seulement 30 députés macronistes sur 92 étaient présents pour voter contre le texte. Un camouflet pour le camp présidentiel, et un signal politique fort pour la droite.
Une provocation en plein climat de tension franco-algérienne
Ce vote intervient dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Paris et Alger.
Ces derniers mois, les relations entre les deux pays ont été marquées par des désaccords sur les visas, la mémoire coloniale et la coopération sécuritaire.
Le fait que ce vote survienne à la veille du 1er Novembre, date hautement symbolique pour les Algériens, résonne comme une provocation pour une partie de l’opinion publique.
Une résolution sans valeur législative… mais au fort impact symbolique
Il est important de rappeler que ce texte n’a pas de valeur juridique contraignante.
Il ne supprime pas l’accord de 1968, mais envoie un signal politique clair : une majorité de députés français souhaite aujourd’hui revoir, voire abroger, les avantages accordés aux Algériens.
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Le gouvernement français devra désormais choisir entre calmer les tensions ou suivre la pression parlementaire, au risque de raviver les blessures mémorielles entre les deux pays.
Les réactions à Alger : entre colère et incompréhension
Du côté algérien, le timing du vote suscite l’indignation.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent un « acte délibéré » pour humilier l’Algérie à la veille du 1er novembre, date du déclenchement de la lutte pour l’indépendance.
D’autres y voient une stratégie électorale du RN visant à séduire son électorat avant les prochaines échéances.








