Lundi 5 avril 2021, les douanes algériennes ont porté à la connaissance du public que les importations sont en baisse de près de 8 %. Cette tendance correspond aux deux premiers mois de l’année en cours. La conjoncture est en partie conditionnée par la crise du Covid19, mais coïncide avec l’ambition d’atteindre une balance commerciale excédentaire.
Baisse des importations et hausse des exportations
C’est à travers un communiqué que le service des douanes algériennes a levé les voiles sur les importations pour janvier et février 2021. Avec une valeur de 5,65 milliards de dollars, elles ont enregistré une baisse de 7,86 % comparée aux chiffres de 2019. La crise du coronavirus est en partie responsable de cette chute en modérant la consommation. Pour les deux premiers mois de l’année, les exportations s’élèvent à 4,32 milliards de dollars pour toute l’Algérie. Le pays compte ajuster sa balance commerciale déficitaire avec une politique nationale.
L’administration encourage les acteurs économiques à expédier davantage de produits en dehors des hydrocarbures. En 2020, la surfacturation des denrées venant de l’extérieure et un meilleur contrôle de certains services ont porté leur fruit. L’industrie locale contribue également aux efforts pour réduire le déficit sur la balance commerciale. Lors de son discours du 4 avril 2021, le chef de l’État a indiqué que les importations de 2020 ont baissé de 10 milliards de dollars comparés à l’année précédente.
La Chine reste le principal partenaire commercial pour l’Algérie
Fournissant 18,33 % des importations, la Chine reste le premier interlocuteur commercial pour l’Algérie. La France figure en deuxième position avec un peu moins de 10 % des marchandises venant de l’extérieur. L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne sont dans le top 5 en procurant respectivement 6,89 %, 6,25 % et 5,70 % des denrées importées. Ce classement est différent pour l’exportation. En effet, les Italiens figurent en tête des plus grands clients pour les produits algériens. La péninsule latine reçoit environ 17,45 % des expéditions. Ce partenariat s’explique par la proximité géographique avec l’Algérie. En lisse pour la troisième marche du podium des pays destinataires, la France et la Turquie accueillent 15,48 % et 15,25 % des exportations. Les opérateurs économiques algériens visent également le marché espagnol ainsi que les consommateurs hollandais. À l’instar du projet Ghar Djebilet, l’ambition d’atteindre une balance commerciale excédentaire requiert la mise en place d’une industrie de transformation.
Des efforts pour rééquilibrer la balance commerciale
La baisse des importations n’est pas uniforme pour tous les secteurs d’activités. Les efforts pour le rééquilibrage de la balance commerciale touchent certains domaines et en épargnent d’autres. La réduction des produits venant de l’extérieur concerne surtout les biens d’équipements industriels ainsi que les intrants dits intermédiaires. Dans un contexte de crise sanitaire, la chute de la demande induit une décélération ciblée. Selon le chef de l’exécutif, l’Algérie évitera de commander entre 800 millions et 1 milliard de dollars de médicaments grâce à son industrie pharmaceutique. La filière blé entre dans le collimateur des dirigeants avec une importation limitée à 500 millions de dollars. En ce qui concerne les exportations, les produits non pétroliers devront apporter l’équivalent de 4 milliards de billets verts pour l’année en cours. Ce qui reste un véritable challenge à relever. En effet, le pays n’a jamais pu dépasser la barre des 2 milliards de dollars en un quart de siècle.