Les dattes algériennes sont connues à travers le monde pour leur qualité et leur goût. En ajoutant les produits de terroir aux exportations, l’Algérie pourrait renforcer ses entrées de devises. Le président de l’association d’exportateurs algériens s’exprime sur le sujet.
Les produits phares sur le marché européen
Les dattes algériennes sont très populaires parmi plusieurs pays d’Europe. Selon les dernières statistiques, le pays serait le 4e exportateur mondial de dattes avec un volume avoisinant les 60.000 tonnes par année. Produisant environ 700.000 tonnes par année, seulement 10% de cette production est exportée vers l’extérieur, soit la quantité non écoulée sur le territoire algérien. Ce faible taux d’exportation empêche ainsi les quelque 180 exportateurs de satisfaire toutes les demandes qui leur sont attribuées. La variété la plus appréciée est sans conteste le « Deglet Nour », comptant pour au moins 50% du volume exporté.
Outre les dattes, l’Algérie est également un grand approvisionneur de pommes de terre pour l’Europe, plus particulièrement l’Espagne. On comptabilise au moins 26 tonnes de ce légume exporté par semaine depuis le début de l’année. Le contrat des Espagnols avec les exportateurs de pommes de terre s’étendrait jusqu’à la fin du mois de mars.
À part ces deux produits, l’agriculture locale n’est pas régulièrement exportée. Même l’exportation de la pomme de terre s’avère très récente. On peut toutefois noter les efforts continuels des grandes entreprises algériennes pour envoyer 60 tonnes de légumes par semaine aux grandes distributions en Europe.
L’exportation comme solution économique pour le pays
Face aux récentes baisses des recettes pétrolières, le Gouvernement s’est révélé beaucoup moins sévère au niveau des restrictions d’exportation agricole. Beaucoup mieux même, les fruits et légumes de saison sont interdits d’importation au pays lorsque leur montée est effective au niveau des producteurs. Mais cela ne solutionne pas pour autant le déficit économique que rencontre l’Algérie actuellement.
Afin de ramener les devises dans la caisse Nationale, le président de l’Association des Exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, a déclaré que l’exportation des produits du terroir serait la solution idéale. Il a effectué cette déclaration au cours de son passage sur le plateau de Beur TV ce mercredi 3 mars. « L’Algérie possède un poids économique très mal exploité », souligne-t-il dans ses propos.
Toujours selon lui, « ne pas exporter, c’est refuser l’entrée des devises ». Il pointe plus particulièrement les produits artisanaux comme le Rechta, le Berkoukes, le frick et le Dioul. Au niveau national, ces aliments ne sont pas valorisés comme il se doit. Le pays consomme à peine 50% de la production annuelle. Les artisans locaux entreraient plus dans une situation de surproduction que de profit.
En vendant leurs produits à des acheteurs internationaux, non seulement ils écouleraient leurs marchandises, mais ils contribueront également à l’économie du pays. « Que la valeur ajoutée de ces produits soit seulement de 10 ou 20% n’est pas un souci. On parle ici de plusieurs millions en devises externes qui viendront s’ajouter à notre caisse nationale. », conclut-il.
L’exportation des produits du terroir ne sera pas uniquement avantageuse en termes d’entrée de devises. Cette activité sera un premier pas dans la création de nouveaux emplois. Rappelons-le, le taux de chômage est passé de 10 à 14% en 2020 suite aux effets de la COVID-19. Il serait grand temps de mettre en place une stratégie efficace pour relancer l’économie algérienne.