Le Ramadan a été le mois de tous les défis pour les Algériens. Marqué par l’inflation des prix des produits alimentaires, la baisse constante du pouvoir d’achats et les grèves à répétition qui indiquent un malaise social profond dans notre pays, le moral de la population est au plus bas à quelques jours seulement de l’Aïd El Fitr.
Grèves et mouvements sociaux à répétition
Le pays a connu durant tout le mois de Ramadan un mouvement de grève porté par le secteur public, à l’instar des postiers, des enseignants, des médecins et des sapeurs-pompiers. Tout ces corps de métiers ont manifesté leurs mécontentements et ont exigé des autorités compétentes une revalorisation salariale et le versement des primes Covid-19.
En effet, plusieurs agents de la protection civile ont défilé en uniformes à proximité du siège de la présidence et devant leur direction générale. Ces fonctionnaires exprimaient leurs ras-le-bol et réclamaient de meilleurs salaires contenus des risques entrepris au cours de leurs missions, parfois au péril de leur vie. En somme, cette grève démontre le malaise qui touche cette profession dans notre pays.
De son côté, le secteur de l’éducation n’échappe pas à la grogne sociale. Sous la houlette des syndicats, des enseignants avaient observé plusieurs jours de grève en signe d’avertissement. D’ailleurs, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) a mis en garde le gouvernement contre une éventuelle escalade en cas de non-satisfaction des revendications énumérées.
Même cas de figure pour le secteur de la santé, un collectif ralliant plusieurs syndicats avait orchestré un mouvement de grève dans le but d’exhorter leur tutelle à satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles. Mais aussi, le versement des primes de risque liées à l’épidémie de Covid-19, un droit alloué par le Président de la République à l’égard des fonctionnaires de la santé.
face à cette grogne sociale, le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé au dialogue et exhorter les différents partis concernés à travailler conjointement pour améliorer la situation professionnelle des fonctionnaires de ces divers secteurs.
Baisse du pouvoir d’achat et hausse des prix : les ménages sous pression
Comme à l’accoutumé, le mois sacré rime avec flambée des pris des produits alimentaires. Toutefois, cette année a été particulièrement pénible pour les ménages Algériens, marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 qui a largement contribuer à accentuer ce phénomène et à détériorer l’économie du pays.
Malgré les promesses de stabilité des prix, les actions entreprises pour endiguer ce phénomène, à savoir le déstockage de tonnes de pommes de terre et les opérations de contrôle, n’ont pas eu l’effet escompté sur le marché, ni à calmer les ardeurs des spéculateurs.
Outre la flambée des prix, les revenus des ménages Algériens sont en constantes diminutions. Par conséquent, des milliers de familles n’arrivent plus à joindre les deux bouts, ce qui affecte, par la même occasion, leur niveau de vie. Mais aussi, Le contexte sanitaire actuelle n’arrange pas les choses.
Néanmoins, le comportement des Algériens tout au long de ce Ramadan va à l’encontre des propos dénonçant la cherté de la vie. En effet, malgré la baisse des revenus et la hausse des prix, les phénomènes de la surconsommation et du gaspillage alimentaire ont atteint leur paroxysme.
Selon l’Agence Nationale des Déchets, la quantité d’ordures ménagères produites est en nette hausse de 10% par rapport aux mois précédents le Ramadan, l’équivalent de 1.12 million de tonnes par mois. De son côté, le gaspillage alimentaire représente près de 19% des déchets ménagers avec plus de 1002.646 tonnes de pain gaspillés par les consommateurs algériens au cours des trois semaines du mois béni.