Selon le site Espagnol d’actualité OK Diario, les gardes-côtes Espagnols ont procédé, en l’espace de deux jours, à l’interception de près de 30 embarcations de migrants clandestins Algériens arrivées sur les côtes de la province d’Almeria, sans pour autant, indiquer le nombre de migrants qui s’y trouvaient à bord de ces bateaux.
Recrudescence du phénomène des Harragas
L’Espagne représente pour des milliers de migrants illégaux algériens la porte d’entrée vers le continent Européen. En quête d’une vie meilleure et de perspectives d’emplois, ces Algériens ne reculent devant rien pour atteindre l’autre rive de la méditerranée, quitte à risquer leurs vies.
Après une accalmie due à la pandémie de Covid-19, le phénomène des harragas reprend de plus belle. Profitant des conditions météorologiques favorables, les passeurs et les prétendants à l’émigration illégale ont intensifié les traversés depuis les côtes algériennes vers les côtes ibériques.
À ce propos, Ruben Pulido, un spécialiste en politique migratoire interrogé par le journal numérique Espagnol OK Diario, a fait savoir que les chiffres enregistrés ces derniers jours excèdent la moyenne établie durant ces dernières années. Selon ses prédictions, l’Espagne pourrait connaître un afflux massif de migrants et présage un accroissement de la vague migratoire.
Par ailleurs, Ruben Pulido a indiqué que les données recueillies sur le terrain n’incluent guère les embarcations qui ont échappé à la vigilance des gardes-côtes espagnols, ce qui fausserait indéniablement le nombre réel des arrivées. Une constatation faite par un autre site d’actualité espagnol Euro Weekly News après l’interception de huit migrants clandestins algériens qui parcouraient la campagne d’Almeria.
Un réseau de passeurs Tunisiens impliqué dans les traversées clandestines
L’expert en politique migratoire, a déploré le manque d’effectifs de sécurités alloué par le gouvernement espagnol à la lutte contre l’afflux de migrants clandestins via la méditerranée, notamment en provenance des côtes Ouest de l’Algérie. En effet, les plages de cette région représentent le point de départ de milliers de migrants algériens, à l’instar des plages de Mostaganem, de Tlemcen, d’Aïn Témouchent, des grottes de Sidi Mansour et des plages d’Oran.
D’autre part, Ruben Pulido a confirmé auprès de sources algériennes qu’un réseau de passeurs Tunisiens œuvré sur le sol algérien et qu’il était à l’origine de plusieurs départs d’embarcations de Harraga depuis les rives algériennes vers les côtes Européennes. Une affirmation difficile à confirmer sans données concrètes ou déclarations du gouvernement Algérien à ce sujet.
L’expert espagnol met en évidence l’insuffisance des contrôles des services de sécurité algérienne et exhorte celles-ci à multiplier les opérations de démantèlement des réseaux de passeurs opérant sur le territoire Algérien. Malgré quelques arrestations effectuées dans le pays et en Espagne, les réseaux restent très actifs et redoublent d’ingéniosité afin d’échapper aux interpellations.
Relatif à ce sujet, une opération de démantèlement mise en place par la brigade provinciale des frontières a donné lieu à l’arrestation de trois passeurs algériens dans la région de l’Andalousie pour trafic illicite de migrants. Selon les données officielles des autorités Espagnoles, au cours de l’année dernière, 41 000 migrants clandestins ont atteint l’Espagne, dont 11 200 d’entre eux étaient des migrants sans papiers Algériens.
En outre, l’Agence Européenne de Gardes-Frontières et de Gardes-Côtes a indiqué que durant les deux premiers mois de l’année en cours, près de 758 migrants algériens figuraient parmi le millier de clandestins censés arrivés sur le sol Espagnol.