Journée du 8 mars : Manifestations pacifiques pour revendiquer l’égalité des sexes

Journée du 8 mars : Manifestations pacifiques pour revendiquer l'égalité des sexes

Durant la journée du 8 mars, on célèbre la journée internationale des droits de la femme. Les organismes luttant contre l’inégalité des sexes établissent un bilan de l’avancée de leur combat pour l’occasion. En Algérie, des manifestations pacifiques ont été tenues dans les rues pour revendiquer des droits de la femme plus égalitaires et humanitaires.

La femme, toujours considérée comme un objet

Une centaine de femmes est descendue dans les rues d’Alger ce lundi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des femmes. Leurs revendications restent toujours les mêmes depuis plus d’une décennie : réduire l’inégalité qui règne entre hommes et femmes.

Être une femme revient toujours à être considérée comme un objet dans la société algérienne. La première demande de la manifestation reste l’abrogation des lois faisant de la femme un être « inférieur ». Parmi ces lois, on y retrouve entre autres le code de la famille, le code de nationalité, ou encore la disposition du Code pénal criminalisant les violences faites aux femmes. Toutes ces lois existent depuis plus de 10 ans. Et malgré une révision faite en 2015, aucune mise à jour ni aucun changement réel n’a été perçu dans la société jusqu’à aujourd’hui. Une femme peut venir dans un commissariat pour plainte, elle ne sera pas reçue dans les bonnes conditions. Pire même, on l’enverra retourner vivre avec son assassin potentiel.

C’est ce qui s’est d’ailleurs passé au début de l’année. Un mari ne supportant pas la popularité de sa femme journaliste l’aurait battue à mort, laissant ainsi les deux fillettes orphelines de mère. Ce n’est pas le seul cas de violence conjugale d’ailleurs, on a recensé plus de 9 victimes depuis le début de l’année. Le combat des femmes pour l’égalité des sexes en Algérie est encore loin d’être entendu.

Une manifestation pacifique… répondue par de la violence

C’est dans cette optique que le groupe de femmes est venu manifester pacifiquement sur la place Audin. On y a retrouvé des femmes de différentes tranches d’âge, des pancartes revendiquant l’égalité et l’abolition du code de la famille, et des discours révélant le féminicide.

« Quand on parle d’égalité des sexes, on nous répond toujours qu’il s’agit d’une rivalité homme-femme. […] En fait non, il n’y a aucune rivalité ; il y a juste un féminicide. Et ce n’est pas un nouveau phénomène, les femmes se sont juste tues depuis la nuit des temps. Mais aujourd’hui, tout est médiatisé, les violences faites aux femmes deviennent publiques. Ce ne sont plus des faits divers, il s’agit tout simplement d’une pure soumission de la femme. », déclare Saâdia Gacem, fervente militante dans la lutte pour les droits de la femme.

Comme représailles à cette manifestation purement pacifique, un deuxième groupe, cette fois composé d’hommes et de femmes, est venu menacer les militantes. Ils ont déchiré les pancartes, tout en noyant leurs revendications pour les remplacer par le départ du système actuel. Cet acte de violence gratuite démontre encore une fois de plus que la société n’accorde aucune valeur à la voix féminine. Les deux manifestations se sont finalement achevées après l’intervention des policiers en fin de journée.

Le thème de cette journée pour cette année a été « le leadership féminin : pour un futur égalitaire dans un monde de la covid-19 ». Serait-il possible un jour de voir des femmes en tant que leader algérien dans les années à venir ? Le combat des militantes féminines s’avère encore très rude dans le futur.

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Écrit par A Nora

Journaliste, responsable éditoriale, Nora s’intéresse de près à l’actualité algérienne.