L’Algérie et ses énormes réserves de gaz de schiste

L'Algérie et ses énormes réserves de gaz de schiste

En Algérie, les négociations avec la société américaine Chevron concernant le gaz de schiste ont soulevé de vives inquiétudes. En effet, l’exploitation de cette ressource non conventionnelle soulève plusieurs questions et doutes quant aux dispositions juridiques algériennes et aux risques sanitaires et environnementaux qu’elle pourrait engendrer.

Les réserves algériennes de gaz de schiste sont estimées à 20 000 milliards de m3, ce qui correspond à 500 années de consommation de gaz en France et classe l’Algérie au troisième rang mondial derrière la Chine et l’Argentine. Sur fond de convoitise des firmes mondiales, la bataille enclenchée par des associations et militants écologistes en 2015 a ravivé de profonds questionnements sur les impacts potentiels de ce type d’exploitation.

Gaz de schiste : une source controversée

Le gaz de schiste est une forme particulièrement abondante de gaz naturel contenue dans des roches-mères appelées « shales » et qui peut être extraite par un procédé technologique spécifique connu sous le nom de fracturation hydraulique ou « fracking ». Cette technique consiste à injecter à haute pression un mélange complexe d’eau, de sable et d’additifs chimiques dans une formation rocheuse afin de créer des fissures dans la roche pour permettre l’extraction du gaz.

Le développement du « fracking », bien que très rentable, a suscité de nombreuses controverses car il comporte des risques substantiels pour l’environnement et la santé humaine. Les principaux risques associés à l’exploitation du gaz de schiste incluent notamment :

  • La contamination des eaux souterraines et de surface par des produits chimiques toxiques.
  • La pollution atmosphérique résultant des rejets gazeux et des activités liées à l’exploitation.
  • Les incidences sur le bien-être social et psychologique des populations riveraines.
  • L’utilisation excessive des ressources naturelles (notamment l’eau).
  • L’accroissement des inégalités socio-économiques et la privatisation des terres agricoles.
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Exploiter le gaz de schiste en Algérie : Oui ou Non ?

Afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, l’Algérie s’est engagée depuis 2019 dans une politique de diversification de son mix énergétique, notamment avec le recours croissant aux énergies renouvelables. Toutefois, malgré ces efforts encourageants, le pays continue de chercher des sources alternatives de revenus, dont le gaz de schiste.

Depuis le 6 février 2023, des pourparlers entre le géant américain Chevron et la compagnie algérienne Sonatrach ont été menés dans le but d’exploiter le gaz de schiste dans le sud du pays. Bien que cela promette de nouvelles opportunités économiques pour l’Algérie, les possibles préjudices encourus par la population et l’environnement doivent être pris en compte avant toute exploitation.

Dès lors, il convient d’adopter une politique de responsabilité envers les communautés locales, qui devraient être directement impliquées dans le processus d’identification des méthodes d’extraction et intégralement informées des risques et bénéfices afférents à ce projet. Il est essentiel d’investir dans des technologies innovantes et propres afin d’assurer les meilleures chances de succès possible pour le développement durable de cette industrie, et ce d’ici 2023.

De plus, en adoptant une approche axée sur le cycle de vie et en mettant pleinement en œuvre la législation environnementale existante, il sera possible d’effectuer une exploitation équilibrée et raisonnable des ressources en gaz de schiste en Algérie, tout en favorisant une transition juste vers l’énergie durable.

Sources

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Écrit par A Nora

Journaliste, responsable éditoriale, Nora s’intéresse de près à l’actualité algérienne.