Depuis la crise ukrainienne et les coupures de gaz russes qui ont touché la majorité des pays de l’Europe, l’Algérie s’est vue offrir un rôle pivot et prépondérant dans l’approvisionnement de l’Occident en gaz algérien. Cette «aubaine» pour le pays africain s’est vu renforcée par des découvertes récentes qui lui ont permis d’étendre ses réserves et sa capacité à produire et à exporter du gaz. Le pays prend ainsi une place grandissante sur l’échiquier gazier international et réalise un saut qualitatif dans sa politique énergétique.
L’Algérie s’apprête à organiser le 7ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf) dont elle fait partie. Ce sommet sera l’occasion pour le pays de mettre en avant son statut de puissance énergétique et de plus grand pays producteur de gaz en Afrique. Ce forum, qui est en quelque sorte un puissant «cartel», permettra à l’Algérie de prendre une plus grande part dans la reconfiguration géopolitique mondiale.
Les dernières découvertes algériennes
Le 25 juillet 2022, Sonatrach a annoncé avoir fait trois nouvelles découvertes de pétrole et de gaz dans le Sahara algérien. Ces découvertes viennent à point nommé pour les pays européens qui cherchent à pallier aux menaces de coupures de gaz russes. Deux réservoirs ont été identifiés dans le périmètre de recherche In Amenas 2 du Bassin d’Illizi et un puits de pétrole brut dans la région nord du Bassin de Berkine.
Ces découvertes sont aussi un atout pour l’Algérie qui peut désormais compter sur des réserves de gaz naturel s’élevant à près de 2 400 milliards de m³ et s’accroître grâce aux partenariats qu’elle a mis en place avec plusieurs groupes internationaux.
Le 17 juillet 2022, un contrat d’un montant de quatre milliards de dollars de partage de production pétrolière et gazière, d’une durée de 25 ans, a été signé entre Sonatrach, Eni, Occidental et Total.
#Sonatrach a signé un contrat d’hydrocarbures d’un montant de prés de 4 milliards de dollars, portant sur le développement du périmètre contractuel de Berkine (Ouargla), avec l’américain « Occidental Petroleum », l’italien « Eni » et le français « Total Energies » pic.twitter.com/XFVQxFGw70
— My Algeria (@SiteMyAlgeria) July 20, 2022
Une nouvelle diplomatie énergétique
L’Algérie a également été choisie pour abriter le siège de l’Institut de recherches sur le gaz (GRI), relevant du Forum, et ainsi bénéficier d’une reconnaissance et d’une confiance internationale. Cet acte confirme le rôle pionnier de l’Algérie dans le renforcement du dialogue et de la cohésion entre les pays membres.
Cette nouvelle diplomatie énergétique formera la clé de voûte de l’Algérie, à même d’évoquer les questions importantes qui désignent le monde en général et la région en particulier. Avec cette nouvelle position, l’Algérie participera au processus de mise en place du nouvel ordre mondial qui s’esquisse actuellement et contribuera à un rééquilibrage des relations internationales et du renforcement de la paix dans le monde.