Le 28 octobre, une double date historique entre souveraineté médiatique et renaissance littéraire en Algérie

Le 28 octobre, une double date historique entre souveraineté médiatique et renaissance littéraire en Algérie

Chaque 28 octobre, l’Algérie célèbre deux jalons majeurs de son histoire moderne. D’un côté, la conquête de sa souveraineté médiatique en 1962, symbole d’indépendance culturelle et politique.

De l’autre, la naissance en 1963 de l’Union des Écrivains Algériens, creuset de la pensée et de la littérature nationale. Deux événements fondateurs qui, à un an d’intervalle, ont façonné la voix et la plume du pays.

1962 : l’Algérie reprend le contrôle de ses médias

Le 28 octobre 1962, à peine quelques mois après l’indépendance, la radio et la télévision algériennes passent définitivement sous le contrôle national.

Les techniciens et journalistes français quittent les locaux d’Alger, laissant la place à une nouvelle génération de professionnels algériens décidés à faire entendre leur propre voix.

Cette date reste hautement symbolique : elle marque la fin de la dépendance informationnelle et le début d’un média au service du peuple.

Dès lors, la Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA) devient un pilier de la construction nationale, diffusant des programmes en arabe et en tamazight, valorisant la culture et les traditions locales.

Faits marquants :

  • 28 octobre 1962 : transfert officiel des médias aux autorités algériennes.
  • Première émission intégralement produite par des équipes locales diffusée le soir même.
  • En 1963, la RTA comptait déjà plus de 1 200 employés algériens.

1963 : naissance de l’Union des Écrivains Algériens

Un an plus tard, le 28 octobre 1963, un autre acte fort de souveraineté culturelle voit le jour : la création de l’Union des Écrivains Algériens (UEA).

Fondée à Alger, cette organisation réunit les grandes plumes de l’époque Mouloud Mammeri, Kaddour M’Hamsadji, Jean Sénac, Kateb Yacine avec un objectif clair : défendre la culture, la langue et l’identité de l’Algérie indépendante.

Ces écrivains ont fait plus que manier la plume : ils ont bâti une conscience collective. Leur héritage continue d’inspirer nos jeunes auteurs aujourd’hui.
Rachida, 42 ans, professeure de littérature

L’Union devient rapidement une institution incontournable, soutenant la production littéraire nationale et promouvant les jeunes auteurs.

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Dans les années 1970, elle participe activement à la diffusion des œuvres algériennes à l’international, contribuant à l’émergence d’une littérature postcoloniale reconnue.

Deux dates, une même quête : affirmer la voix algérienne

Ces deux anniversaires 1962 et 1963 illustrent une même volonté : redonner à l’Algérie la maîtrise de sa parole, qu’elle soit médiatique ou littéraire.

La culture algérienne s’est numérisée sans se dénaturer. C’est cette fidélité à nos racines qui fait sa force et son rayonnement.
Leïla, 31 ans, journaliste culturelle

À une époque où les réseaux sociaux dominent, ces événements rappellent l’importance de la souveraineté culturelle et de la transmission des savoirs.

Aujourd’hui encore, Radio Algérie et l’Union des Écrivains Algériens poursuivent leur mission : diffuser la culture, éveiller les consciences et préserver la mémoire collective d’un peuple fier de ses racines.

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Mehdi Moussaïd

Écrit par Mehdi Moussaïd

Journaliste indépendant spécialisé dans l’économie, l’énergie et le développement industriel en Algérie. Les articles de Mehdi explorent les grandes tendances économiques, les stratégies des entreprises publiques et privées, ainsi que les enjeux liés aux transports, à l’innovation et à la transition énergétique.