Le prix des œufs a connu une envolée spectaculaire ces derniers mois en Algérie, devenant ainsi un véritable sujet de préoccupation pour les consommateurs et les autorités du pays. En effet, le coût de cet aliment de base, très prisé par les citoyens, a presque doublé depuis début 2021, atteignant désormais les 120 dinars (0,90 euros) l’unité.
Cette situation soulève plusieurs questions quant aux causes de cette inflation et aux répercussions sur les ménages.
Plusieurs facteurs à l’origine de cette hausse
La montée des prix des œufs est due à la conjonction de plusieurs phénomènes, tels que :
La hausse des coûts de production
Les producteurs d’œufs font face à une augmentation des charges liées à l’alimentation des poules pondeuses, essentiellement à base de maïs et de soja, dont les cours mondiaux ont fortement augmenté.
Une offre insuffisante
Malgré les efforts des pouvoirs publics pour développer la filière avicole en vue de sécuriser l’approvisionnement en œufs, la demande continue de croître, notamment en raison de la démographie galopante et de l’urbanisation rapide du pays.
La spéculation et les intermédiaires
De nombreux commerçants profitent de la situation pour augmenter leurs marges au détriment des consommateurs, d’autant plus que le secteur informel est très présent dans la distribution des œufs en Algérie.
Des répercussions sur les ménages et l’économie algérienne
Cette flambée des prix des œufs a un impact direct sur les ménages algériens, déjà confrontés à une hausse généralisée du coût de la vie et à une stagnation des salaires. Cela entraîne une baisse du pouvoir d’achat, une hausse de la pauvreté et une détérioration de la sécurité alimentaire pour les populations les plus vulnérables.
Les œufs étant une source importante de protéines et de nutriments essentiels, leur cherté peut également avoir des conséquences sur la santé publique. Par ailleurs, cette inflation pose des problèmes économiques au niveau national.
En effet, elle contribue à alimenter la grogne sociale et exacerbe les tensions entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques. De plus, le gouvernement est contraint d’importer davantage d’œufs pour compenser la pénurie locale, ce qui aggrave le déficit commercial du pays et met sous pression sa devise, le dinar.
Quelles solutions pour enrayer cette crise ?
Face à cette situation préoccupante, plusieurs mesures peuvent être envisagées afin de stabiliser les prix des œufs et soulager les consommateurs algériens :
- Renforcer la production locale : Il s’agit de soutenir les éleveurs en leur accordant des aides financières et techniques, ainsi que des facilités fiscales, afin d’améliorer la productivité et la compétitivité du secteur avicole.
- Diversifier les sources d’approvisionnement : L’Algérie pourrait chercher à importer des œufs et des aliments pour volailles à moindre coût auprès de pays partenaires, tels que le Brésil ou l’Ukraine, qui sont parmi les principaux exportateurs mondiaux de ces produits.
- Lutter contre la spéculation et l’informel : Les autorités doivent renforcer les contrôles sur les circuits de distribution et sanctionner sévèrement les commerçants indélicats qui pratiquent des prix abusifs. Par ailleurs, il conviendrait de promouvoir la commercialisation des œufs dans les marchés organisés et réglementés.
Conclusion : Un enjeu majeur pour l’Algérie
La hausse vertigineuse des prix des œufs en Algérie est un défi de taille pour les autorités, qui doivent adopter des mesures concrètes et efficaces pour remédier à cette situation, garantir un accès abordable à cet aliment essentiel est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif économique et sanitaire pour le pays.