En Algérie, le marché de la voiture d’occasion est en proie à des escroqueries de plus en plus sophistiquées.
Les trafiquants manipulent électroniquement le kilométrage des véhicules pour augmenter leur valeur de revente, ciblant principalement les voitures récentes et bien entretenues. Face à cette situation, les professionnels de l’automobile appellent à une régulation plus stricte du marché.
L’augmentation inquiétante de la fraude kilométrique numérique en Algérie
Le marché des voitures d’occasion en Algérie est actuellement confronté à une forme d’escroquerie de plus en plus sophistiquée. Les escrocs ont recours à des techniques avancées pour manipuler électroniquement le kilométrage des véhicules, augmentant ainsi leur valeur de revente.
Cette pratique, encore méconnue du grand public, prive chaque année des milliers d’automobilistes de leur argent après l’achat de véhicules affichant un faible kilométrage totalement fictif.
Avec l’arrivée massive de véhicules dotés de systèmes électroniques avancés, les trafiquants opèrent désormais via des logiciels de diagnostic et des interventions ciblées sur l’électronique embarquée.
Le but est de réduire artificiellement le kilométrage indiqué au tableau de bord pour gonfler la valeur de revente du véhicule. Dans certains cas, on a découvert des véhicules auxquels on a retiré plus de 200 000 kilomètres.
Les méthodes sophistiquées de manipulation du kilométrage
Les escrocs utilisent des techniques variées pour manipuler le kilométrage. Ils reprogramment les modules électroniques, remplacent les composants contenant la mémoire kilométrique et altèrent l’historique numérique via des logiciels spécialisés. La réinitialisation de la mémoire centrale est également une pratique courante.
Ahmed, 41 ans, fonctionnaire
Les véhicules récents, bien entretenus et avec un historique d’entretien peu accessible sont généralement ciblés. Les voitures d’importation sont particulièrement vulnérables à cette fraude en raison de leur absence de traçabilité numérique complète.
Les conséquences désastreuses pour les acheteurs
Les conséquences de cette escroquerie sont lourdes pour les acheteurs, souvent sans recours en l’absence de preuves formelles ou lorsque la transaction s’effectue sans contrat.
Plusieurs automobilistes affirment avoir perdu des millions de dinars après avoir acquis des véhicules dont l’usure réelle ne correspondait pas au kilométrage affiché.
Face à cette situation, les professionnels de l’automobile appellent à une régulation plus stricte du marché de l’occasion, notamment par l’enregistrement obligatoire du kilométrage à chaque révision et la généralisation des contrôles techniques électroniques avant toute vente.



