Le 4 novembre 1954, à peine trois jours après le déclenchement de l’insurrection du 1er Novembre, la France interdit le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD).
Cette décision radicale vise à étouffer les réseaux indépendantistes algériens installés en métropole. Mais, paradoxalement, elle contribue à accélérer la rupture définitive entre nationalistes modérés et révolutionnaires.
Le contexte explosif de l’automne 1954
En automne 1954, la tension est à son comble. Les autorités françaises redoutent une montée de la contestation en Algérie, tandis que le FLN s’organise clandestinement. Le MTLD, fondé par Messali Hadj, est perçu comme le pilier du nationalisme algérien.
En France, ses militants mènent des campagnes d’information, collectent des fonds et coordonnent des réseaux politiques. L’interdiction du parti, décrétée le 4 novembre, s’inscrit dans un climat de répression généralisée.
Une interdiction lourde de conséquences
Le décret d’interdiction du MTLD provoque une vague d’arrestations en France et en Algérie. Les locaux du parti sont fermés, les journaux saisis, les militants traqués.
Mais cette répression ne fait que renforcer la détermination des jeunes nationalistes du FLN, qui voient dans cette mesure la confirmation que la lutte politique est désormais impossible.
Ali, 72 ans, ancien militant
Certains militants du MTLD rejoindront clandestinement les rangs du Front de Libération Nationale, donnant à ce dernier une structure plus solide et une base militante expérimentée.
Du coup d’arrêt au déclencheur d’une guerre
L’interdiction du MTLD n’a pas éteint le mouvement nationaliste elle a au contraire, précipité l’unité des forces révolutionnaires autour du FLN.
En moins d’un an, la guerre de libération s’étend à tout le territoire algérien. Cet épisode du 4 novembre 1954 symbolise donc la fin d’une ère politique et le début d’un combat armé pour l’indépendance.






