Nouvelles exportations de pétrole et de gaz pour l’Algérie : un pas vers la sécurité énergétique ?

Nouvelles exportations de pétrole et de gaz pour l'Algérie

La demande croissante en carburant sur le marché jordanien a conduit l’Algérie à étudier sérieusement la possibilité d’exporter du pétrole brut, du gaz liquéfié et du gaz de pétrole liquéfié vers le royaume. Dans ce contexte, Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Energie et des Mines, a annoncé hier lors de sa rencontre avec une délégation parlementaire jordanienne que son pays envisageait cette coopération énergétique.

Le partenariat entre les deux pays pourrait se présenter sous diverses formes et s’étendre notamment à la distribution et au stockage des produits pétroliers. En effet, face à la baisse de sa production pétrolière interne, la Jordanie ne peut pas actuellement satisfaire ses besoins et est donc obligée d’importer 90% de ses ressources en hydrocarbures.

Les opportunités pour l’Algérie

L’Algérie dispose de grandes réserves d’hydrocarbures et fait partie des principaux fournisseurs de gaz naturel en Europe. Le groupe Sonatrach a fait trois nouvelles découvertes de pétrole et de gaz dans le Sahara Algérien à travers deux puits de recherche In Amenas 2 et une exploration menée en partenariat avec la compagnie italienne Eni.

Les tests effectués ont permis de mesurer un débit allant jusqu’à 300 000 m3/jour de gaz et 26 m3/Jour de condensat pour le premier puit et 213 000 m3/Jour de gaz et 17 m3/Jour de condensat pour le second. De plus, un investissement de 40 milliards de dollars sera effectué entre 2022 et 2026 pour stimuler l’exploration et la production.

Vers un gazoduc transsaharien ?

Le Nigeria et l’Algérie ont signé un mémorandum d’entente à ce sujet dès juillet 2020. Ce projet ambitieux consiste en la construction d’un gazoduc qui, sur 4128 km, acheminerait le gaz nigérian vers les pays européens. L’investissement nécessaire à la concrétisation de ce projet, estimé à 10 milliards de dollars, devrait être rapidement approuvé.


La NNPC (compagnie nationale nigériane) et Sonatrach y participeront tant financièrement que techniquement tandis que le groupe italien ENI pourrait également rejoindre le consortium.

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Une partie importante de la facture européenne de gaz

Ce gazoduc transsaharien représente une occasion unique pour le Nigeria de répondre aux attentes de l’Union Européenne et de se faire une place sur le marché international. En effet, il est prévu qu’il finisse par fournir 28% du gaz consommé dans l’UE et 7 % du transport et de la transformation du combustible pour l’ensemble du continent.


Pour mener à bien ce projet, le directeur général adjoint du département de l’énergie de la Commission européenne Matthew Baldwin s’est rendu au Nigeria afin de négocier une augmentation des approvisionnements. Aujourd’hui, le Nigeria se prépare à booster ses exportations de gaz naturel liquéfié via ce gazoduc, et ce malgré la diminution de sa production pétrolière due à Hamzah, le seul champ pétrolier exploité dans le Royaume.

Un partenariat gagnant-gagnant

Les stratégies d’investissements de la Jordanie et de l’Algérie, associées à celles du Nigéria, offriront à ces pays l’opportunité de profiter des avantages liés à l’export et à l’utilisation des hydrocarbures. Si le gazoduc transsaharien voit le jour, l’Algérie disposera d’une alternative intéressante pour écouler ses surplus de gaz et de pétrole, tandis que la Jordanie pourra rapidement assurer la stabilité de sa facture énergétique. Enfin, ces pays pourront compter sur leurs ressources pétrolières pour résister aux fluctuations monétaires et diversifier leur portefeuille commercial.

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En somme, ce partenariat trinational constitue une solution idéale pour satisfaire les besoins des consommateurs en combinant le meilleur des technologies disponibles avec des prix abordables. Les investissements réalisés permettront en outre de créer des emplois locaux et de construire des infrastructures modernes, tout en contribuant à un développement durable des trois pays impliqués.

Sources

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Écrit par A. Nadir

Journaliste indépendant, Nadir intéresse à l’actualité économique. Tout au long de sa carrière, il a écris sur diverses thématiques économiques et social. Actuellement il est rédacteur spécialisé dans l'immobilier, Business et Entreprise et l'Automobile.