Pneus introuvables et prix fous : la colère des automobilistes algériens face à une pénurie sans fin

Pneus introuvables et prix fous la colère des automobilistes algériens face à une pénurie sans fin

Les automobilistes n’en peuvent plus. Depuis plusieurs mois, trouver un pneu en Algérie relève du parcours du combattant. Les prix s’envolent, les stocks disparaissent, et la colère monte dans les garages.

J’ai fait huit garages à Alger pour une simple paire de pneus. À la fin, j’ai dû payer presque le double du prix habituel.Karim, 38 ans, chauffeur VTC

Des prix qui explosent semaine après semaine

Dans certaines villes, les prix ont bondi de plus de 80 % depuis le début de l’année. Un pneu qui se vendait 7 000 dinars en coûte aujourd’hui plus de 12 000.

Les automobilistes accusent les spéculateurs, mais aussi l’absence d’alternatives locales solides.

On a l’impression qu’ils jouent avec nos nerfs. Chaque fois qu’il y a une rumeur de pénurie, les prix repartent à la hausse sans explication.Karima, 45 ans, mère de famille

Un marché noir devenu système

Ce n’est plus un secret : des réseaux bien organisés achètent des lots entiers de pneus pour les revendre ensuite au prix fort.

Résultat : un marché parallèle qui prospère, pendant que les automobilistes galèrent à trouver la bonne dimension pour leur véhicule.

Des camions entiers disparaissent avant d’arriver en boutique. Les pneus se revendent ensuite au noir, parfois avec 50 % de marge.Sofiane, 29 ans, mécanicien

Les autorités ont tenté de réguler la situation, notamment en injectant des stocks supplémentaires fin 2024, mais le problème persiste.

Iris ne suffit plus à sauver la situation

La marque Iris, seule à produire des pneus localement, fait ce qu’elle peut. Mais sa capacité reste limitée, et le moindre arrêt de production se répercute directement sur tout le pays.

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Une lueur d’espoir : de nouveaux projets à l’horizon

Malgré cette crise, l’espoir renaît.

Un projet d’usine géante à Tafraoui, fruit d’un partenariat avec un fabricant chinois, pourrait doubler la production nationale dès 2026.

D’autres investissements sont également prévus à Oum El Bouaghi et dans le Sud du pays.

Si ces projets aboutissent, l’Algérie pourrait enfin réduire sa dépendance aux importations et stabiliser les prix sur le long terme.

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Adrian Nadir

Écrit par Adrian Nadir

Journaliste indépendant, Nadir intéresse à l’actualité économique. Tout au long de sa carrière, il a écris sur diverses thématiques économiques et social. Actuellement il est rédacteur spécialisé dans l'immobilier, Business et Entreprise et l'Automobile.