À l’arrêt depuis deux jours, l’emblématique journal El Watan est en pleine crise. Paru pour la première fois en Octobre 1990, El Watan a traversé pas mal de crises. Et si elle a déjà connu des périodes d’arrêt, celle-ci est d’une tout autre nature.
Depuis le 13 juillet, le journal n’a pas pu assurer ses éditions journalières durant deux jours successifs. Il faut dire que cela n’est pas arrivé depuis bien longtemps. De mémoire, le dernier coup d’arrêt en date remonte à plus de 20 ans, durant la période noire. Couronné de plusieurs prix internationaux et de la plume d’or de la liberté en 1994, El Watan a su s’imposer comme journal de référence du pays.
“La patrie”, de sa traduction en français, a toujours défendu la liberté du peuple à travers sa transparence même face aux régimes les plus autoritaires. Loin de cette époque, c’est aujourd’hui à son tour de demander l’aide de l’État pour surmonter cette énième difficulté.
El Watan, les raisons de sa fermeture
Loin des scandales et des sujets explosifs, c’est bel et bien un problème interne qui met en danger la société. En effet, la non-activité du journal ces 3 derniers jours est due à la grève de ses salariés. Ces derniers ne se sont pas pointés sur leurs lieux de travail, et pour causes des arriérés de salaires.
En tout, quatre mois de salaires impayés que réclamaient les travailleurs de la chaîne de journal. La cause de ses retards de paiements, un blocage des comptes de la société, selon les membres fondateurs dudit journal. Ce blocage fait suite à une irrégularité de paiement d’une dette de 55 millions de dinars.
Cette dette était nécessaire pour maintenir le journal à flot durant la pandémie de Covid-19. A présent, l’assemblée générale se veut rassurante quant à la normalisation de la situation administrative fiscale de l’entreprise.