Le plus ancien quotidien d’Algérie, El Watan, risque de mettre la clef sous la porte. Cela fait déjà quelques mois que le journal est sous la sellette et que le personnel est en grève. Effectivement, El Watan avait arrêté sa production à la date du 13 et 14 juillet, suite à une manifestation. Ses employés l’accusent pour plusieurs mois de salaire non payés, ce qui justifie amplement leur mécontentement.
Après réunion du syndicat, les employés ont entamé une grève cyclique mettant fin à l’arrêt total de production afin de permettre la parution du journal. Malheureusement, quelques semaines après, rien n’a changé et le risque de fermeture prend de l’ampleur, sous peine d’emporter avec lui des centaines d’emplois. Une situation que déplore le directeur d’El Watan. Celui-ci ne manque pas de pointer du doigt le manque d’initiative de l’État face à une situation post-covid compliquée.
El Watan, les comptes du journal sont gelés
La situation de crise s’explique par l’impossibilité de la direction du journal à accéder aux comptes de l’entreprise. Celui-ci s’est retrouvé endetté à hauteur de plusieurs milliards de centimes. En effet, pendant la crise du Covid, le quotidien n’a bénéficié d’aucune aide gouvernementale, ce que déplore d’ailleurs le directeur de production.
Contrairement à d’autres entreprises, El Watan a dû faire face tout seul à la pandémie et à la conséquence de ses restrictions. Étant fortement endetté et loin de pouvoir rembourser sa dette, le journal s’est vu refuser l’accès aux comptes qui permet entre autres de payer ses salariés. Et ce, malgré son potentiel.
Effectivement, depuis mars dernier, les comptes d’El Watan ont été bloqués. À commencer par son compte principal au Crédit Populaire d’Algérie, suivi du blocage de tous ses comptes dans différents établissements dont AGB et BNP Paribas El Djazair. Dans l’immédiat, ils devront payer plus de 2,5 milliards de centimes, avec le reste qui sera échelonné. Le Directeur d’El Watan n’écarte pas la possibilité d’une fermeture définitive. Une décision sera prise dans un mois tout au plus, après une réunion entre le Conseil d’administration et les associés du journal.