L’Algérie, pays aux vastes étendues agricoles, est un producteur majeur de tomates. Cependant, malgré une production massive, l’exportation de ce fruit rouge juteux reste un défi de taille pour le pays. Quels sont les obstacles qui entravent le chemin vers l’international ? Pourquoi l’Algérie peine-t-elle à exporter ses tomates en dépit d’une production abondante ?
Cet article se propose d’explorer les différentes facettes de cette problématique complexe et d’identifier les leviers potentiels pour booster l’exportation des tomates algériennes.
Le marché mondial de la tomate fraîche : l’Algérie, un géant endormi
En 2024, le commerce international de tomates fraîches a généré 12,4 milliards de dollars. L’Algérie, malgré une production impressionnante de 2,7 millions de tonnes, n’apparaît pas parmi les pays exportateurs.
Le Mexique, les Pays-Bas et le Maroc dominent ce marché, avec des exportations respectives de 3,33 milliards, 1,91 milliard et 1,65 milliard de dollars. L’Algérie, riche en terres cultivables et bénéficiant d’une production croissante, reste pourtant absente du marché mondial, soulignant un potentiel inexploité.
La production de tomates en Algérie : une répartition géographique spécifique
En Algérie, la culture de la tomate est principalement concentrée dans les wilayas de l’Est et du Sud. Annaba, Skikda, El Tarf et Guelma sont les régions phares de cette production avec près de 17 000 hectares cultivés. D’autres wilayas comme Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Khenchela, Tébessa à l’extrême Est, ainsi que Oued Souf,
In Salah, El Ménéa, Adrar au Sud, assurent une production continue tout au long de l’année. Sur les 2,7 millions de tonnes produites annuellement, la moitié est consommée localement tandis que l’autre moitié est destinée à la transformation. Cependant, malgré cette production importante, l’Algérie reste absente du marché mondial des exportations de tomates.
Stratégies pour booster l’exportation de tomates en Algérie
Finabi Conseil propose plusieurs stratégies pour améliorer la situation de l’Algérie sur le marché mondial des tomates. La première étape serait de structurer une filière exportable, avec des pôles pilotes dans les régions productrices clés. Il est également recommandé d’établir une chaîne du froid et des hubs de conditionnement pour garantir la qualité des produits exportés. L’instauration d’un système national de traçabilité et de certification est aussi préconisée.
Le cabinet suggère par ailleurs d’identifier des marchés cibles tels que la Russie, les EAU, l’Europe de l’Est et le Royaume-Uni. Enfin, le développement de la production de tomates bio, la création d’un fonds public de soutien à l’export agricole et la mise en place d’une Agence nationale de l’agro-export sont également envisagés.



