Le ramadan est le mois sacré, qui voit ses usagers affronter chaque année une flambée des prix dans tous les domaines. Cette année, 2023, ce phénomène prend une ampleur encore plus grande et risque de rendre certains produits inaccessibles aux franges les plus précaires de la population.
Face à ce problème, l’Etat algérien met en place différentes mesures afin de protéger le pouvoir d’achat de ces personnes.
Une inflation non maîtrisée
Cet état de fait n’est pas spécifique à l’Algérie. Dans son discours devant les walis, en janvier 2023, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné que l’inflation avait dépassé les 9 % en 2022. Même si cela ne fait pas exception dans le contexte international actuel, le chef de l’État a qualifié ce taux d’inacceptable. Il reconnaît aussi que les mesures prises pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens sont insuffisantes.
Les augmentations des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage se font par doses homéopathiques afin de limiter l’effet contraire de ces mesures sur l’accroissement du taux d’inflation.
Les viandes blanches et rouges, victimes de la hausse des prix
Dans le cadre du mois de Ramadan, les consommateurs algériens sont particulièrement inquiets à propos de la flambée des prix des aliments, notamment des viandes blanches et rouges, lesquelles connaissent une augmentation significative de leur tarif.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé le jeudi 16 février à Alger une série de mesures destinées à réduire les prix des viandes blanches et rouges durant le mois de Ramadan à venir. Notamment, le plafonnement du prix du poulet à 350 da/kg dans les points de vente de l’Office national de l’Aliment de bétail. Des mesures supplémentaires seront prise si besoin au niveau du droit des contrats entre producteurs et distributeurs pour préserver un équilibre juste.
Un exemple à suivre ?
Le roi du Maroc Mohammed VI a choisi de faire preuve de générosité envers les agriculteurs gabonais et sénégalais en leur faisant don de 2 000 tonnes et 5 000 tonnes de fertilisants respectivement. Certains patriotes ont salué cette initiative en vantant les mérites de la diplomatie du phosphate , qui consiste à rallier les pays africains à la proposition marocaine de plan d’autonomie pour le Sahara occidental. Si cette action peut être appréciée, de nombreux Marocains estiment que le roi aurait dû commencer par faire preuve de solidarité avec les petits agriculteurs marocains qui souffrent également de la cherté des engrais. En effet, le roi est le patron des Domaines agricoles, dont les deux tiers de la production sont destinés à l’exportation et le tiers restant au marché national. Ainsi, les Marocains estiment que le don de fertilisants du roi Mohammed VI aurait pu être d’abord utilisé pour alléger la misère sociale du Royaume, au lieu de se concentrer sur des pays étrangers.
Le ramadan de cette année 2023 s’annonce très compliqué pour les Algériens, principalement à cause de la flambée des prix des produits de première nécessité et de tous les produits qui connaissent une forte demande. Dans ce contexte, l’Etat enchaine les annonces et les mesures afin de tenter de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs algériens. Parallèlement, le Maroc montre l’exemple en offrant des fertilisants aux agriculteurs des pays africains amis. Cependant, il demeure une question : pourquoi le roi n’a-t-il pas utilisé sa position pour aider les Marocains en situation de précarité, au lieu de se concentrer sur des pays étrangers ? Quoiqu’il en soit, il est important que les acteurs du secteur privé et public agissent ensemble, en prenant les bonnes mesures, pour assurer le bien-être social des populations durant le mois de Ramadan.
Sources
- https://www.tsa-algerie.com/ramadan-en-algerie-face-a-la-hausse-des-prix-la-solidarite-sorganise/
- https://www.algerie360.com/ramadan-2023-henni-assure-une-reduction-des-prix-des-viandes/
- https://www.algerie-focus.com/le-roi-du-maroc-mohammed-vi-genereux-envers-lafrique-mais-ou-est-la-solidarite-envers-les-pauvres-du-maroc/