Dans les rues animées de l’Algérie, un phénomène inquiétant est en train de se produire. Les cours de l’euro et du dollar ont atteint des niveaux jamais vus auparavant sur le marché noir. Les Algériens se précipitent pour échanger leur argent, cherchant désespérément à obtenir la meilleure offre possible. Mais pourquoi cette ruée vers le marché noir ? La réponse réside dans l’absence de bureaux de change officiels dans le pays.
Les Algériens sont contraints de se tourner vers des moyens non réglementés pour obtenir les devises étrangères dont ils ont désespérément besoin. Cependant, une lueur d’espoir se profile à l’horizon. Le ministre des Finances a annoncé que des mesures seront prises pour autoriser l’ouverture de bureaux de change officiels.
Cette nouvelle pourrait bien changer la donne et réduire la demande sur le marché noir. Mais attention, l’économie informelle joue un rôle crucial dans le pays, et les conséquences de cette mesure pourraient être plus complexes qu’il n’y paraît.
Les cours de l’euro et du dollar atteignent des niveaux records sur le marché noir en Algérie
Les cours de l’euro et du dollar ont atteint un niveau record sur le marché noir en Algérie. En effet, cette bourse parallèle de change connaît des bouleversements inédits et la monnaie européenne a atteint un niveau jamais égalé : 230 dinars. Le dollar également bat un nouveau record : 214 dinars. Ces records sont dus à plusieurs facteurs. Cependant, le plus important est l’absence de bureaux de changes officiels en Algérie.
Ainsi, à défaut de faire le change en banque, les Algériens font appel au marché noir qui répond à la loi de l’offre et de la demande. Ces derniers temps, l’offre a reculé et la demande a explosé, ce qui a fait que les cours de l’euro et du dollar ont atteint des niveaux records.
Cette tendance haussière devra donc continuer dans les jours à venir, à moins que les bureaux de changes soient ouverts. C’est dans ce sens que le ministre des Finances, Laziz Faid, s’est exprimé dans les colonnes du journal arabophone Echorouk.
Les perspectives d’ouverture de bureaux de change en Algérie et leur impact sur le marché noir des devises
Dans sa déclaration, le ministre des Finances, Laziz Faid, a affirmé que deux textes d’application de la loi monétaire et bancaire seront publiés prochainement, concernant notamment les dossiers du dinar numérique et des bureaux de change. Cette publication devrait avoir un grand impact sur le marché noir des devises en Algérie.
En effet, la loi autorise l’ouverture de bureaux de change par les banques et les intermédiaires, sous certaines conditions, notamment un minimum de capital. Cette ouverture permettra aux opérateurs économiques d’acheter des devises à des taux proches des taux officiels, réduisant ainsi la demande sur le marché noir.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie avait déjà annoncé en février que les bureaux de change seraient opérationnels en 2023. Cette mesure vise à réguler le marché des devises et à lutter contre le marché noir en offrant une alternative légale et transparente pour les échanges de devises.
🇩🇿| Le gouverneur de la Banque d’#Algérie, Salah Eddine Taleb, a annoncé qu’au cours de cette année, de nombreux bureaux de change seront ouverts à travers le pays. Ils auront pour but de faciliter la conversion de devises, en plus d’attirer les fonds du marché parallèle. pic.twitter.com/DFs5hqB1Kf
— The Algerian Post (@TheAlgiersPost) February 27, 2023
Cependant, il est important de noter que l’économie informelle en Algérie joue un rôle significatif dans l’économie du pays. L’ouverture des bureaux de change pourrait donc avoir des implications sur ce secteur, qui représente une part importante de l’activité économique. Il sera essentiel de mettre en place des mesures pour accompagner cette transition et soutenir les acteurs de l’économie informelle dans leur intégration au secteur formel.
Les implications de l’ouverture des bureaux de change sur l’économie informelle en Algérie
Cependant, il est important de noter que l’économie informelle en Algérie joue un rôle significatif dans l’économie du pays. Selon certaines estimations, elle représente environ 50% du PIB national. Ce secteur informel englobe un large éventail d’activités, allant du commerce de rue à la prestation de services non déclarés. Il fournit également un moyen de subsistance à de nombreux Algériens qui ne peuvent pas trouver d’emploi formel.
L’ouverture des bureaux de change pourrait donc avoir des implications sur ce secteur informel. En offrant une alternative légale et transparente pour les échanges de devises, les bureaux de change pourraient inciter certains acteurs de l’économie informelle à se tourner vers le secteur formel. Cela pourrait entraîner une réduction de la taille de l’économie informelle et une augmentation de la contribution du secteur formel à l’économie nationale.
Cependant, cette transition ne sera pas sans défis. De nombreux acteurs de l’économie informelle pourraient rencontrer des difficultés pour se conformer aux exigences légales et réglementaires du secteur formel. Ils pourraient également craindre de perdre les avantages et la flexibilité qu’offre l’économie informelle. Il sera donc essentiel de mettre en place des mesures d’accompagnement pour soutenir ces acteurs dans leur intégration au secteur formel.