L’incertitude règne dans le monde maritime suite à la saisie inattendue du Moby Corse, un navire affrété par une compagnie algérienne. Ce ferry, qui devait reprendre du service entre l’Algérie et l’Europe, se retrouve au cœur d’un imbroglio juridique et financier.
Son avenir est désormais incertain, plongeant les acteurs du secteur dans une situation délicate. Découvrez les dessous de cette affaire qui secoue le monde maritime.
Moby Corse, un navire au passé mouvementé
Le Moby Corse, construit il y a quarante-sept ans, a d’abord servi la Brittany Ferries sous le nom de Pont-l’Abbé. Il a ensuite été acquis par la société italienne Moby Lines, assurant pendant de nombreuses années la liaison entre l’Italie et Bastia, en Corse.
En 2024, le navire change à nouveau de mains, vendu à un propriétaire italien de nationalité slovène. Ce dernier avait conclu un accord avec L’Aurès, une nouvelle société algérienne, pour lancer une ligne régulière entre l’Algérie et l’Europe. Cependant, ce projet n’a finalement pas abouti.
Les obstacles à la remise en service du Moby Corse
Le projet de remise en service du Moby Corse a été entravé par plusieurs problèmes. Tout d’abord, les travaux d’adaptation nécessaires pour le navire n’ont pas été réalisés.
Ces modifications, qui comprenaient la mise aux normes techniques et la réhabilitation de certains espaces destinés aux passagers, étaient essentielles pour que le navire puisse reprendre la mer.
Sofiane, 42 ans, marin mécanicien
De plus, des difficultés juridiques et financières ont conduit à la saisie judiciaire du navire, mettant fin à tout projet d’exploitation commerciale. Enfin, le Moby Corse, âgé de 47 ans, ne respecte plus les normes techniques actuelles.
Les coûts de modernisation nécessaires pour le remettre en conformité avec les réglementations de sécurité et d’émissions en vigueur dans l’Union européenne et en Méditerranée sont considérables.
Quel avenir pour le Moby Corse ?
La mise en vente judiciaire du Moby Corse laisse peu d’espoir pour une reprise de son activité commerciale. Son état actuel, lié à son ancienneté, suggère une probable démolition plutôt qu’une remise en service.
Nadia, 35 ans, agente portuaire
L’arrêt du projet L’Aurès intervient alors que deux autres opérateurs privés algériens ont déjà lancé des lignes maritimes entre l’Algérie et l’Europe. Cela soulève des questions sur la viabilité future de tels projets dans un marché déjà concurrentiel.



