Stress hydrique : aucune solution envisageable dans l’immédiat pour l’Algérie

Stress hydrique : aucune solution envisageable dans l’immédiat pour l’Algérie

Les fortes précipitations se font rares en Algérie depuis le mois de décembre. Le manque de pluie s’est fait principalement ressentir dans le secteur de l’agriculture, avec une augmentation soudaine des prix des produits. Le ministère des Ressources en eau a indiqué ce lundi dans une radio nationale que la distribution de l’eau va connaître des perturbations dans les mois à venir.

Situation des barrages d’eau

Le manque de pluviosité se fait ressentir à travers beaucoup de barrages dans le pays. On note surtout le taux de remplissage très bas des barrages à l’Ouest. Quasiment aucun d’entre eux ne dépasse les 50% de leur capacité à l’heure actuelle. Certains comme le barrage de Taksebt ont même une capacité inquiétante de seulement 27%.

Pourtant, du côté de la Constantine, les responsables assurent que la situation s’avère très stable. Le barrage du Beni Haroun est actuellement rempli à 100%, et permet d’alimenter 5 wilayas simultanément. Les petits villages non alimentés par ce barrage quant à eux s’approvisionnent auprès des petites sources d’eau. Toutefois, ces sources présentent un certain risque d’abattement, car les nappes phréatiques risquent vite de se dessécher si la pluviométrie ne s’améliore.

En général, 75% de la population est alimentée quotidiennement en eau potable. Les 25% restants quant à eux, n’ont accès à cette eau que pendant 8h par jour tout au plus, voire même un jour sur deux dans le pire des cas. Toujours selon le ministère, ces mauvaises distributions risquent de devenir de plus en plus fréquentes si la sécheresse s’accentue d’ici le mois de mai. L’institution ne cesse de travailler sur des solutions en attendant, tout en rassurant que le mois du ramadan ne connaîtra aucun souci en approvisionnement d’eau.

Les causes identifiées, mais aucune solution concrète

La position géographique du pays fait de l’Algérie un pays semi-aride. De ce fait, les périodes de sécheresse deviennent cycliques. La dernière période de pluie remonte en novembre et décembre, avec 4 à 5 millions de m3 par jour de précipitations. Ce volume de pluie est estimé à moins de 1 million de m3 par jour depuis janvier, un chiffre prévu de diminution d’ici le mois de mai.

Si ce manque flagrant de pluie s’avère être la cause principale de la pénurie en eau, il existe aussi les fuites d’eau se produisant au niveau des tuyaux vétustes. Si le taux de fuite moyen est de 20%, celui des conduites d’eau en Algérie est estimé jusqu’à 30%. À cela s’ajoutent les divers branchements illicites des citoyens qui s’estiment à 28% de la consommation globale.

Pour l’heure actuelle, aucune solution réelle n’a été proposée. Le ministère évoque le pompage des barrages les plus remplis pour approvisionner les plus démunis comme Taksebt, pour tenir jusqu’au mois de mai. Toutefois, les ingénieurs sont contre cette idée, car cela affaiblirait la pression d’eau des barrages vers le traitement. Cette baisse de pression et de quantité entraînera ensuite une plus longue période de traitement, qui diminuera la qualité de l’eau. Or, les usines ne peuvent se permettre de baisser la qualité d’eau en plus de réduire les distributions.

L’institution n’écarte pas également l’importation d’eau auprès des pays voisins dans le cas où les barrages se tariraient plus vite que selon les prévisions. En tout cas, les avis sont très diversifiés pour l’instant. L’État appelle les citoyens à économiser l’or bleu jusqu’à ce que la situation s’améliore.

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Écrit par A Nora

Journaliste, responsable éditoriale, Nora s’intéresse de près à l’actualité algérienne.